Selon ses propres mots : La victoire d’une guerrière sur le cancerDenika Philpott
Vous avez le cancer...
La minute où l’on m’a annoncé cette nouvelle, la peur s’est emparée de moi. Cette nouvelle était tellement rude et dévastatrice que j’ai cru qu’elle allait m’emporter. Mon diagnostic? Cancer du sein au stade 3 avec une tumeur mesurant 14 x 15 cm. Vous vous demandez peut-être en ce moment comment vous réagiriez si on vous annonçait cette nouvelle. Eh bien, je pensais la même chose avant.
Mais subitement, je n’ai pas eu le choix. On m’a annoncé la nouvelle que tout le monde redoute, et ma première pensée a été la peur de laisser ma famille derrière moi. Ceci m’a laissée sans voix, et pas dans le bon sens du terme. Je n’étais pas encore prête à quitter mes enfants, mon mari, mes parents. Je voulais voir mes enfants réussir leurs études. Je voulais VIVRE!
Le cancer était tellement avancé que je n’ai pas eu le temps de m’apitoyer sur mon sort, et j’ai dû commencer immédiatement une chimiothérapie intensive. Le jour où j’ai rencontré le chirurgien, celui-ci m’a dit : « Tout d’abord, nous devons commencer par faire 6 séances de chimio parce que ce n’est pas joli là-dedans. » Nous DEVONS réduire la taille de la tumeur parce que si nous commençons par une intervention chirurgicale, je peux vous garantir que nous n’arriverons pas à l’extraire complètement. »
C’est là que j’ai vraiment pris conscience de la gravité de cette maladie. Je devais subir de la chimio, une double mastectomie, de la radiothérapie et une hystérectomie totale. Tout ceci en l’espace de neuf mois. Je me suis demandée comment j’allais pouvoir traverser toutes ces épreuves. Sur qui et sur quoi pourrai-je compter?
La douleur, pas seulement physique, mais aussi mentale et émotionnelle, était considérable. Ma tolérance à la douleur physique était assez élevée, mais j’avais le sentiment que le cancer me détruisait. Je me souviens avoir pleuré toutes les larmes de mon corps durant des mois. Je pleurais pour toutes les choses que je perdais et pour les changements qui allaient survenir dans ma vie, et aussi devant l’inconnu. À 41 ans, j’avais une famille et encore tellement de choses à vivre! Je n’étais pas prête à mourir.
La cruelle réalité s’impose à moi
Pendant mon traitement, il y a eu beaucoup de jours pendant lesquels j’ai eu l’impression d’être au fond du trou, un trou très froid, sombre et humide. Cette pensée était absolument terrifiante. J’avais l’impression de voir ma vie s’effondrer et d’être impuissante face à cela. Après ma deuxième chimio, j’ai dû avoir la tête rasée. J’avais de beaux cheveux longs, naturellement ondulés et d’une couleur éclatante. Le fait de devoir à la place porter des bonnets de grand-mère pendant la nuit (pour protéger mon crâne qui était devenu sensible après la chimio) et des foulards pendant la journée m’a vraiment affectée.
Mais il y avait aussi ces moments où mon mari me prenait dans ses bras, où ma mère venait me rendre visite, où ma fille me dédiait une de ses nouvelles peintures, où mon fils me préparait une tasse de thé. En prenant conscience de cela, j’ai décidé que, pour pouvoir m’en sortir, je devais me DONNER À FOND!
C’est là que ma foi et ma détermination de fer (qu’on appelle aussi l’obstination) ont joué un rôle déterminant. Je me levais tous les matins, m’observais dans le miroir et demandais au cancer de partir. Je priais Dieu de m’aider à traverser cette épreuve sans avoir aucune idée de son issue. Je m’étais créé une liste de 20 chansons que j’écoutais tous les matins. Ces chansons représentaient une sorte de prière, de méditation et une force qui m’aidait à franchir les obstacles de la journée.
Chaque jour, je sentais grandir en moi une certaine force émotionnelle et une plus grande détermination. Mais ne vous méprenez pas, il y avait aussi des jours où je craquais complètement, je pleurais, hurlais, j’étais malheureuse et ne voulais voir personne. MAIS est-ce que je voulais rester dans cet état? JAMAIS DE LA VIE! Je mettais alors du rouge à lèvres, me parais de grandes boucles d’oreilles et allais à la librairie pour m’immerger dans ma plus grande passion : les livres. Lorsque les effets de la chimio me clouaient au lit, dès que je me sentais mieux, je n’avais qu’une idée : « me lever, m’habiller et sortir »... Cela a été ma devise pendant des mois.